Dans La Croix, Joël-Benoît d’Onorio, président de l’Union internationale des juristes catholiques, revient sur l’affaire de Recife (Cf. Synthèse de presse du 09/03/09). Il semblerait en effet que l’intégralité de cette polémique repose sur des faits rapportés par une dépêche d’agence et que personne ne se donna jamais la peine d’aller vérifier.
Dans la réalité, les parents, bien que séparés, étaient dès l’abord opposés à l’avortement de leur fille. Ils avaient été entourés et soutenus tout au long de leur épreuve par le curé de la paroisse et la Caritas locale qui fit prendre la fillette en charge par l’Institut maternel et infantile du Pernambouc. Le directeur du service leur avait assuré que ni la santé ni la vie de la jeune mère ne seraient en danger si sa grossesse était attentivement surveillée. De nombreux gynécologues du pays, malheureusement familiers de ces "grossesses enfantines", ont publiquement attesté que le suivi médical avait toujours permis d’éviter le décès des intéressées, le pire ayant résidé dans des naissances prématurées ou des avortements spontanés.
Ce sont donc des travailleurs sociaux, activistes de l’avortement, qui ont circonvenu la mère, analphabète, en lui faisant faussement redouter le pire pour son enfant. Ils ont ainsi obtenu, à l’insu du père, le transfert de la fillette vers une clinique d’avortements de Recife où lui fut administré un produit chimique visant à l’expulsion des fœtus gémellaires. Cette méthode est pourtant hautement contre-indiquée au-delà de sept semaines de grossesse en raison des risques importants pour la patiente. En l’occurrence, celle-ci en était à quinze semaines.
L’affaire de Recife n’a été qu’un avortement forcé et instrumentalisé pour des raisons idéologiques et non compassionnelles. Il n’y a donc eu nulle maladresse de la part de Mgr Sobrinho qui n’a fait que rappeler la réalité d’une excommunication qui tombe de facto sur les avorteurs et leurs complices conscients (ce qui exclut donc la mère).
La Croix (Joël-Benoît d’Onorio) 22/08/09