La Société Internationale de recherche sur les cellules souches (ISSCR)[1] a mis à jour ses recommandations face à l’actualité, notamment concernant la manipulation génétique d’embryons humains. Les auteurs espèrent ainsi « apaiser » les tensions éthiques, et « éviter la nécessité d’une réglementation stricte du gouvernement qui pourraient entraver les progrès de la science ». « L’autorégulation est la meilleure forme de réglementation», a déclaré Charles Murry, membre de l’ISSCR, et bio-ingénieur à l”Université de Washington à Seattle, expliquant avec assurance que «la communauté scientifique est la mieux placée pour trouver le juste équilibre entre les progrès rapides et une pratique de la recherche sûre et éthique ».
Les lignes directrices révisées recommandent que « toutes les recherches impliquant la manipulation d’embryons humains subissent un examen similaire aux expériences qui utilisent des embryons pour créer des lignes de cellules souches ». Ils suggèrent que ce domaine soit ajouté à la mission des comités de surveillance existant pour la recherche sur les cellules souches, les « ESCRO ». Ils appuient l’interdiction de modifier le génome humain d’embryons à visée reproductive, du moins tant que l’outil CRISPR n’est pas sécurisé.
L’ISSCR appelle par ailleurs à « la poursuite de l’observation d’un moratoire sur la croissance des embryons humains in vitro au-delà de 14 jours », suite à la demande vendredi dernier de chercheurs souhaitant aller au-delà (cf. Des chercheurs développent in vitro des embryons humains pendant 13 jours, et réclament l’autorisation d’aller plus loin).
Enfin, face aux fautes de communication commises par des biologistes, l’ISSCR appelle à une information maîtrisée de l’opinion publique concernant les thérapies à base de cellules souches. En particulier en évitant une «confusion entre le langage de la recherche et celui des thérapies». En ne « promettant pas pour demain matin des applications cliniques alors qu’une recherche n’est que préliminaire ».
Note Gènéthique : CRISPR pose des questions qui doivent engager l’ensemble de la société
[1] L’ISSCR, fondée en 2002, a déjà publié des directives en 2006 et 2008 pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires et sur l’application clinique de la recherche sur les cellules souches.
Nature, David Cyranoski (12/05/2016)