Réactions belges sur l’« euthanasie pour souffrance psychique »

Publié le 21 Sep, 2015

Laura, une jeune femme belge de 24 ans, dont l’enfance et l’adolescence ont été difficiles, a demandé l’euthanasie car elle souffre de « pensées suicidaires » (cf. Gènéthique du 1er juillet 2015 et du 5 aout 2015). Le « monde s’est ému » cet été devant cette affaire très médiatisée, et plus récemment un collectif de 38 personnalités belges « dont la plupart sont psychiatres ou membres du corps médical » ont publié une « carte blanche » pour « manifester leur vive inquiétude face au nombre croissant[1] de cas d’euthanasie de personnes souffrant de troubles psychiques ».

 

Ces professionnels remettent en cause « la légitimité des euthanasies pour souffrance psychiques », qui ne peuvent répondre ni aux critères d’incurabilité, ni à ceux d’inapaisabilité requis par la loi : « Il n’y pas de paramètres mesurables (…) qui pourraient l’objectiver ».

 

Le Docteur Alain Cohen publie de son côté une tribune dans le Journal International de Médecine où il s’interroge également sur la «  surprenante » loi belge qui permet de pratiquer l’euthanasie en cas de souffrance psychique. Cette situation est « contestable », puisque « la souffrance est une notion subjective ». Petit à petit, l’extension de la loi belge sur l’euthanasie a enclenché « un engrenage incontrôlable » : « après les malades mentaux (ou présumés comme tels par les experts) et les enfants, à qui le tour ? »

 

Plus généralement, le Docteur Cohen voit dans cette législation un renversement de la relation médecin-patient : le « malade a-t-il le droit de dire au médecin : ‘si tu n’es pas un assassin, tue moi ‘? » Et inversement : « Si le doctorat en médecine devient (…) un éventuel ‘permis de tuer’, la confiance mise par la population dans ses médecins ne risque t elle pas de s’évanouir ? »

 

[1] « Entre 50 et 60 cas pour les seules années 2013 et 2014 ».

 

JIM (19/09/2015) ; IEB (19/09/2015)

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