Du 1er au 3 décembre, une conférence sur l’édition du génome humain, organisée à l’initiative des académies américaines des sciences et de médecine, se tiendra à Washington. « Le sommet réunira des experts du monde entier pour discuter des implications scientifiques, éthiques et politiques associées à la recherche sur la modification du génome humain ». Aux côtés des organisateurs, la Royal Society britannique ou l’académie des sciences chinoise, la co-découvreuse française de la technique de modification du génome CRISPR/Cas9, Emmanuelle Charpentier, participera aussi, entres autres, à l’évènement.
Dans les années 1970 à Asilomar en Californie, le premier sommet portant sur l’édition du génome des bactéries avait décidé d’un moratoire, qui n’avait tenu que douze mois. Aussi, Albert Barrois regrette : « La mesure la plus prudente envisagée est celle d’un … moratoire. Et encore la principale raison invoquée est que sans moratoire et sans prudence on court à la catastrophe, ce qui serait très dommageable pour les chercheurs sérieux qui risqueraient de ne plus pouvoir modifier ‘prudemment’ le génome». Le risque est grand « d’un glissement lent vers les modifications transmissibles, et un jour vers l’amélioration du génome, puis vers l’eugénisme ».
A ses yeux, la seule solution qui s’impose est d’« interdire toute modification transmissible à la descendance ».
Abert Barrois (01/12/2015)