La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) interpelle les candidats aux élections présidentielles avec la publication lundi 14 mars de 14 propositions relatives au développement des soins palliatifs et à l’accompagnement en fin de vie. Un développement qui est « le fruit de plus de 30 ans de consensus politique et d’action sur le terrain, avec un objectif simple : offrir à chacun des conditions de vie digne à l’approche de la mort ».
Pourtant ces soins ne sont pas accessibles à tous ceux qui en auraient besoin. En cause selon la SFAP : « des plans de développement parfois trop timides, une situation médicale et hospitalière tendue, ainsi qu’une une pyramide des âges qui renforce les difficultés ». Face à cette situation l’association soutient une « révolution palliative ». « Pour tous » et « partout sur le territoire ».
Concrètement, la SFAP a identifié cinq enjeux majeurs :
- « Garantir l’égalité d’accès aux soins palliatifs
- Sortir du « tout-hôpital »
- Développer la formation des soignants
- Aider les aidants et impliquer la société civile
- Fin de vie : faut-il changer la loi ?»
Des enjeux déclinés en 14 propositions qui en sont les « traductions concrètes et chiffrées ». Pour le moment désignés comme étant « sans opinion », la SFAP invite les candidats à se positionner.
Une consultation sur la fin de vie
Sur le dernier enjeu, face aux prises de position en faveur de l’euthanasie de certains candidats (cf. Euthanasie : « Une nouvelle morale s’instaure : celle de l’abnégation sociale, de ma mort au profit du collectif »), la SFAP recommande d’« organiser une concertation sur les conditions de prise en charge de la fin de vie avec les professionnels de santé les plus concernés ».
« Une grande consultation des acteurs de soins palliatifs réalisée pendant l’été 2021 montre clairement leur refus de prendre la vie, ou donner la mort à leurs patients, même si ceux-ci le leur demandent. C’est un point de convergence pour l’immense majorité des soignants et des bénévoles intervenant en soins palliatifs », souligne la SFAP. Rappelant qu’elle « porte dans le débat public la parole singulière de ceux dont l’expérience quotidienne est d’être aux côtés de ceux qui vivent à l’ombre de la mort et doivent être soulagés de leurs souffrances ».
Cette concertation « pourrait permettre d’éviter la simplification et la radicalisation du débat sur la fin de vie lors de la prochaine campagne présidentielle », espère l’association. Alors que certains arguent qu’« on meurt mal en France » pour promouvoir l’euthanasie, la SFAP espère bel et bien « une mobilisation de tous les candidats, ainsi qu’une réponse à la hauteur des attentes liées au “bien mourir” en France ».