La huitième édition de la journée mondiale de la prématurité se déroulera le 17 novembre prochain. En France, chaque année, un enfant sur dix né avant le terme des neuf mois et 1 600 prématurés extrêmes naissent. Le taux de survie ces grands prématurés est moindre en France que dans les autres pays développés. Pour y remédier, les professionnels appellent à une prise en charge plus active (cf. Grands prématurés : Une prise en charge à améliorer).
Une étude a été faite en 2011 sur le devenir des très grands prématurés nés en France cette année-là. Les résultats ont mis la France en marge des autres pays développés. Elie Azria, docteur en éthique médicale à l’hôpital Saint-Joseph à Paris, explique : « Les taux de survie des extrêmes prématurés y sont nettement moindres ». Les pratiques françaises craignent de produire des séquelles à long terme chez les survivants d’une extrême prématurité.
Le risque de séquelles est un sujet délicat, qui dépend de nombreux facteurs médicaux. Elie Azria assure que « le débat est en grande partie déterminé par la conception du handicap. La France n’a pas investi les mêmes moyens dans la prise en charge du handicap que d’autres pays » (cf. Extrême prématurité : des variations dans la prise en charge).
Le docteur Hélène Legardeur, de l’hôpital Louis-Mourier (Colombes, AP-HP) explique que les services de réanimation néonatale pourraient s’engager dans « une prise en charge plus active des naissances plus précoces. » Le professeur Pierre-Henri Jarreau, chef du service de médecine et réanimation néonatales de Port-Royal, ajoute que « la place des parents dans ces décisions est cruciale », car ils doivent parfaitement connaître les possibilités et les risques de cette réanimation. Une information « difficile à délivrer et à entendre », précise le médecin.
Le Monde (Florence Rosier), 08/11/2016.
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