Dans une chronique publiée dans La Croix, René Padieu, Inspecteur général honoraire de l’Insee et ancien président de la commission de déontologie de la Société française de statistique invite à la réflexion sur l’éthique de la science.
Parce que “le développement des sciences entraîne un bouleversement des économies, de l’environnement, des civilisations et de nos conceptions de l’homme“, les scientifiques doivent “s’interroger sur cet impact énorme [qu’est l’] éthique de la science“.
En effet, “on réclame à la science [tant] de nouveauté, de productivité, de confort et de sécurité” que d’inombrables problématiques émergent (développement des OGM, gouvernance de la procréation…). Les scientifiques doivent par conséquent “s’interroger sur ce à quoi ils servent et sur qui ils servent“.
Mais ils ne sont pas les seuls car les risques de la sciences sont encourus par l’ensemble de l’humanité. Il appartient aussi bien aux professionnels qu’aux citoyens de mener cette réflexion éthique: “si l’éthique de la science est de prendre garde à ce qu’elle produit, ce sont tous les acteurs qui sont impliqués, et pas seulement les scientifiques“. Toute catégorie de personnes a donc sa responsabilité dans ce qu’il fait.
Mais mener cette réflexion éthique a tous les niveaux est difficile, fait remarquer M. Padieu, car “on n’y perçoit pas tous les aspects qui apparaissent à d’autres“, que les logiques professionnelles diffèrent et qu’enfin les rivalités et le manque de temps “contrarient la rencontre” pour la mener à bien.
La Croix (René Padieu) 23/04/2013