Marcela Iacub, juriste et chargée de recherche au CNRS, estime qu’ ” il faut sauver l’arrêt Perruche.”
Pour elle, par l’arrêt Perruche ” il n’y a pas de droit de ne pas naître, mais seulement le droit à être indemnisé d’un handicap congénital lorsque celui ci aurait pu être diagnostiqué .” Elle soutient que l’arrêt Perruche ” donne une nouvelle légitimité à l’avortement ” et n’hésite pas à affirmer que ” c’est pour le bien de l’enfant à naître que l’on peut substituer, à un embryon malade, un autre, par l’intermédiaire d’un avortement “. Ainsi, l’avortement est à considérer “comme un moyen de prévention des maladies, par substitution, si l’on peut dire, des embryons “.
Il faut ainsi comprendre que pour Marcela Iacub l’identité d’une personne ne doit pas se confondre avec “l’être biologique conçu dans des circonstances spatio-temporelles singulières” mais qu’il est plus ” sensé ” de considérer que ” l’identité d’une personne humaine lui vient de la manière dont elle s’inscrit dans un projet parental, de la parole d’autres personnes humaines, plutôt que des contingences biologiques de sa conception“.
Libération 08/01/02