Les personnes âgées de plus de 75 ans qui estiment que « leur vie est accomplie » et qui souhaitent y mettre fin pourraient être autorisées à recourir au suicide assisté, selon la proposition de loi du parti D66[1] aux Pays-Bas. Cette proposition est la version modifiée d’un précédent texte, remanié suite aux remarques du Conseil d’Etat (cf. L’euthanasie des bien-portants dès 75 ans pour « vie accomplie ». Bientôt aux Pays-Bas ?).
Ainsi, le texte amendé prévoit désormais « un processus avec un “conseiller en fin de vie” pendant au moins six mois ». Ce processus devra impliquer un médecin qui informera le « conseiller » de la situation médicale de la personne concernée.
Anne-Marijke Podt, députée du groupe D66, soumettra la proposition de loi au Parlement mardi. En 2020, c’est sa collègue Pia Dijkstra, aujourd’hui décédée, qui avait envisagé pour la première fois d’autoriser le suicide assisté « à la fin d’une vie accomplie ». Cette proposition avait immédiatement suscité « de nombreux débats » (cf. Euthanasie pour « vie accomplie » : « Saurons-nous proposer autre chose que la mort à nos aînés ? »).
« Conseiller de fin de vie » : une nouvelle profession
Avec cette proposition, le parti D66 crée la profession de « conseiller de fin de vie ».
Ce « conseiller » devra tout d’abord évaluer si le souhait et la demande de mourir « ont un caractère réfléchi, volontaire et durable ». Pour cela il conduira « au moins trois entretiens » avec la personne concernée dans un délai de six mois, et pourra « prolonger le processus si nécessaire ». Dans un premier temps, le texte envisageait « un processus d’au moins deux mois et deux entretiens ».
En outre, c’est ce « conseiller » qui se procurera les produits létaux en pharmacie avant de les donner à la personne qui devra se les administrer elle-même.
[1] Democraten 66 est un parti politique néerlandais.
Source : NL Times, ANP (07/11/2023) – Photo : iStock