Pas d’union autour du clonage thérapeutique

Publié le 7 Fév, 2001

Voici, semble t-il, Lionel Jospin  entouré d’avis divergents en ce qui concerne son avant – projet de loi de révision des lois de bioéthique (et plus particulièrement, l’autorisation d’utiliser et de créer des embryons pour la recherche à des fins de clonage thérapeutique). Le Comité consultatif des droits de l’homme s‘est prononcé contre tandis que le Comité consultatif national d’éthique s’est prononcé pour. Néanmoins sont-ils si opposé que cela ? En effet, plusieurs membres du CCNE sont connus pour leurs réticences à produire des embryons pour autres choses qu’eux mêmes. Notons l’interrogation de Didier Sicard, président du CCNE, « si l’on autorise le clonage thérapeutique cela signifie que l’on met en route un embryon dont on va interrompre la vie au bout de 5 ou 6 jours pour récupérer les   fameuses cellules souches ? … ». Et, il n’est pas le seul au sein du CCNE à s’inquiéter d’une telle évolution. Axel Kahn et Claude Hurriet disent franchement leur opposition résolue à l’utilisation programmée de l’embryon. Opinion reprise et partagée par le père Olivier de Dinechin qui porte la voix de l’église catholique au sein de ce conseil. En effet, Mgr Jean Marie Lustiger le rappelle « pour l’Eglise catholique, la dignité de l’embryon humain doit être respectée comme celle d’une personne depuis sa conception ».

La mission parlementaire d’information semblerait, quant à elle, plus mitigée et accepterait l’autorisation de la recherche sur les embryons et le clonage thérapeutique. Bernard Charles,

président de cette mission, assure que « le principe de la précaution ne signifie pas inaction. Il est indispensable de trouver un principe d’action pour les 5 années à venir, même si certaines avancées de la science sont imprévisibles ».

Autant d’avis qui porteront peut être le Premier Ministre a changé la loi sachant que l’opposition repose autant sur des motifs éthiques que scientifiques et que le conseil de l’Europe n’est pas favorable au clonage thérapeutique .

A vouloir toucher aux normes éthiques, la France arrivera-t-elle comme le prédit un chercheur canadien à ce que « la norme éthique soit tributaire des science biomédicales, quand les retombées médicales et économiques sont suffisamment attrayantes ? ».

 

 

La Croix, 07/02/01 Libération 07/02/01

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