La Cour européenne des droits de l’homme a rejeté mardi 18 avril, la requête de Kirk Dickson, un prisonnier anglais, et de son épouse. Ceux-ci demandaient à la Cour de condamner le Royaume-Uni qui s’oppose à ce qu’ils procèdent à une insémination artificielle.
Pour ce couple, il s’agit du seul moyen d’avoir un enfant car lorsque le prisonnier sera libéré en 2009, sa femme sera trop âgée pour procréer (51 ans).
Les autorité britanniques ont estimé que le couple ne remplissait pas certains critères comme celui qui veut qu’il "entretienne, avant l’emprisonnement, une relation stable, susceptible de perdurer après la libération". Ce couple s’est rencontré en prison et Kirk Dickson et son épouse se sont mariés en 2001 après la libération de Mme Dickson. Les autorités ont également remis en cause les moyens financiers du couple, ce que conteste Mme Dickson. Le secrétaire d’état avait aussi souligné que l’enfant n’aurait pas de père pendant plusieurs années, ce qui nuirait à son bien-être. Enfin, il avait affirmé que "la confiance que l’opinion publique place dans le système pénal serait entamée si des prisonniers pouvaient continuer de concevoir des enfants alors qu’ils purgent de longues peines".
Dirk Dickson a été condamné pour meurtre à une peine de prison à perpétuité, associé d’une peine de sûreté de 15 ans.
La Cour européenne a considéré que, ni le droit au respect de la vie privée et familiale de Dickson, ni leur droit à fonder une famille n’ont été violés. Pour les magistrats, le refus opposé aux époux n’est pas "arbitraire" ou "déraisonnable".
Le Monde (Rafaëlle Rivais) 20/04/06