Le juge britannique a rendu sa décision dans l’affaire de Charlotte Wyatt (cf. revue de presse du 01/10/04). Charlotte est née en octobre 2003, trois mois avant terme. Elle pesait 450 gr. et mesurait 12 cm. Hospitalisée depuis 11 mois à l’hôpital de Portsmouth, elle est nourrie par sonde et souffre de déficience cardiaque et respiratoire. Réanimée plusieurs fois, l’équipe médicale a envisagé d’arrêter les soins de réanimation à sa prochaine crise. En désaccord avec les médecins, les parents ont préféré demander à la justice de trancher voulant que l’affaire soit débattue en public.
Hier, jeudi 7 octobre, le juge a rejeté la poursuite de la réanimation en cas de nouvel arrêt respiratoire de Charlotte. Une décision sur laquelle les parents ne font pas appel.
En France, les contentieux entre les parents d’un nouveau-né prématuré et le corps médical sont extrêmement rares et jamais un cas n’a pris une ampleur comparable à "l’affaire de Charlotte Wyatt". Le nombre d’enfants nés prématurément augmente chaque année notamment dû au développement de la procréation médicalement assistée. Parallèlement, les techniques de réanimation néonatale ont fait de grands progrès.
Chaque année, 20 000 nouveaux nés sont hospitalisés en situation de détresse vitale. 9 000 sont de grands prématurés nés avant 33 semaines de grossesse. Quand l’enfant naît avant 26 semaines, le taux de mortalité atteint 65 %. Olivier Girard, médecin au service de néonatalogie de l’hôpital de Meaux, explique "on tente aujourd’hui systématiquement la réanimation pour ne pas perdre de temps. Puis quand il [l’enfant] est stabilisé, on évalue son état respiratoire et neurologique avant de s’interroger, avec les parents, sur ce qu’il convient de faire." L’arrêt des traitements est une décision collégiale associant familles et médecins.
Le Figaro (Cyrille Louis) 08/10/04 – Libération 08/10/04 – La Croix 11/10/04