Les premiers essais de greffes de tissu neural foetal chez des patients parkinsoniens ont débuté dans les années 1990 et ont été interrompus en raison d’effets secondaires graves. Ces essais montraient que les neurones dopaminergiques greffés pouvaient réinnerver le striatum, qui joue un rôle dans la régulation motrice, essentiellement pour le contrôle des mouvements lents. Mais ces greffes étaient accompagnées d’effets secondaires gênants : des dyskinésies, c’est-à-dire des mouvements involontaires qui sont très handicapants.
Au Royaume-Uni, une équipe de chercheurs dirigée par le Dr. Mario Politis du Collège Impérial de Londres, a découvert la cause de ces dyskinésies. En se penchant sur deux patients parkisoniens qui présentaient des dyskinésies importantes après une greffe de tissu foetal, le Dr. Politis et son équipe ont découvert le mécanisme de ces effets indésirables. Ils ont mis en lumière "la présence d’un excès d’innervation sérotoninergique dans le striatum greffé des 2 patients". En délivrant à ceux-ci un traitement oral diminuant la libération des neurotransmetteurs par les neurones sérotoninergiques, ils ont constaté une atténuation des dyskinésies.
Pour les chercheurs, "ces résultats ont des implications directes pour le développement d’une thérapie cellulaire de remplacement dans la maladie de Parkinson en indiquant comment la survenue des dyskinésies pourrait être prévenue ou minimisée".
[NDLR : Pour effectuer une greffe de tissu neural, on prélève des cellules neurales vivantes sur des foetus avortés.]
Le Quotidien du médecin (Dr. Véronique Nguyen) 12/07/10 – Gènéthique