Les multinationales d’organismes génétiquement modifiés (OGM) proposent des produits modifiés afin de pallier les carences vitaminiques dans les populations du tiers-monde. Ainsi le riz doré a été génétiquement modifié pour produire du bêta-carotène, précurseur de la vitamine A dont le manque chez les enfants du tiers monde produit des problèmes de cécité. Mais comme le précise Greenpeace, “il faudrait qu’un enfant atteint de troubles oculaires mange 9 kilos de ce riz cuit par jour pour avoir un apport suffisant en vitamine A“.
Ces géants des OGM (Monsanto, Syngenta) cherchent des alliés dans les pays du Sud en s’attachant à prouver que les OGM pourraient résoudre des problèmes d’alimentation. Monsanto distribue ainsi gratuitement aux agriculteurs des semences de patates douces transgéniques. Mais Bénédicte Hermelin de l’ONG Solagral souligne qu’une fois ce coup marketing terminé, “le paysan sera obligé de racheter à chaque saison de nouvelles graines auprès de la compagnie détentrice du brevet“, car ces semences sont brevetées…
Par ailleurs, le risque de transmission des gènes modifiés aux plantes traditionnelles voisines persiste. Ainsi les cultures OGM implantées en Argentine auraient “franchi” les frontières du Brésil. Le président brésilien Lula a de ce fait autorisé par décret du 25 septembre la culture et la commercialisation de soja transgénique pour la récolte 2004. Ce qui a été contesté car ce décret violerait l’article 225 de la Constitution prévoyant une étude d’impact sur le sol et le climat avant toute décision sur les OGM.
La Croix (Pierre Cochez) 16/10/03