Jeudi 12 mars 2020, la Cour Européenne des droits de l’Homme (CEDH) a jugé irrecevable l’action intentée par deux sages-femmes contre la Suède pour s’être vu refuser un emploi parce qu’elles refusaient de pratiquer des avortements en raison de leur conscience (cf. Suède : « l’obligation de participer à un avortement ne devrait pas être une condition d’emploi des sages-femmes » ; La liberté de conscience bafouée en Suède ?). Selon les plaignantes, ce refus constitue une violation illégale de leurs droits à la liberté de religion et de conscience garantis par la Convention européenne des droits de l’homme.
« J’ai choisi de devenir sage-femme parce que je voulais contribuer à donner vie à ce monde. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement suédois refuse de tenir compte de mes convictions de conscience. Je travaille maintenant en Norvège, où ma conscience est respectée, mais personne ne peut expliquer pourquoi la Suède ne peut pas faire de même », a expliqué l’une des sages-femmes.
« Les professionnels de la santé devraient pouvoir travailler sans être contraints de choisir entre leurs convictions profondes et leur carrière », a déclaré Robert Clarke, directeur adjoint d’ADF International. « Bien que la liberté de conscience soit protégée en tant que droit fondamental dans presque tous les autres pays européens, la décision d’aujourd’hui marque une occasion manquée de maintenir cette importante protection en Suède. Dans sa courte décision écrite, la Cour a reconnu que la Suède avait porté atteinte aux droits de ces sages-femmes. Toutefois, en ne se saisissant pas de l’affaire, la décision marque un dangereux écart par rapport à l’objectif de la Cour en matière de protection des libertés fondamentales », a-t-il ajouté.
Pour aller plus loin :
Reuters, Sonia Elks (13/03/2020) – ADF International (12/02/2020)