La presse revient très largement sur la signature du décret, par Barack Obama, autorisant le financement public de la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines (cf. Synthèse de presse du 09/03/09). Rappelons qu’aucune loi fédérale n’existe sur le sujet et que son prédécesseur, George W. Bush, avait, en août 2001, limité les financements publics alloués à ces recherches à celles portant sur des lignées de cellules souches embryonnaires déjà existantes. L’actuel président américain a laissé à l’Institut national de la santé le soin d’établir, d’ici quatre mois, les règles éthiques et juridiques encadrant ces travaux.
D‘après Le Figaro "les cellules souches pourraient permettre un jour de traiter des maladies incurables aujourd’hui" en les utilisant pour "remplacer les cellules endommagées ou malades et permettre ainsi la reconstitution de tissus ou d’organes sains". Mais le prélèvement de ces cellules souches embryonnaires humaines nécessitent de facto la destruction d’embryons humains viables. Comme pour atténuer ce problème éthique, Martine Perez ajoute que "les embryons utilisés sont des blastocystes [embryons âgés de 5 à 7 jours, NDLR] surnuméraires abandonnés par des couples après une fécondation in vitro et voués à la destruction".
Le quotidien tente ensuite de démontrer le bien fondé des recherches sur les cellules souches embryonnaires en citant quatre cas où elles pourraient être utiles.
Premièrement, soigner les attaques cérébrales : Mike Modo du King’s College de Londres publiait hier dans Biomaterials les résultats, chez le rat, d’une "technologie prometteuse" basée sur les cellules souches embryonnaires. Joe Kroner, de la Stroke Association, rappelle toutefois que "le développement d’une thérapie cellulaire pour les survivants d’une attaque cérébrale n’en est qu’à ses prémices. Il faudra du temps et des travaux supplémentaires pour les premiers essais chez l’homme".
Deuxièmement, réparer les muscles : une équipe de l’université de Boulder aux Etats-Unis a publié, le 5 mars dernier dans Cell Stem Cell, une étude rapportant l’identification, chez la souris, d’une population de cellules souches musculaires qui contribue à la réparation de muscles endommagés.
Troisièmement, réparer le cœur : Le Figaro écrit que "l’espoir se base sur des cellules souches embryonnaires reprogrammées en cellules cardiaques", "à moins que les cellules pluripotents induites (préparées à partir de cellules adultes) ne démontrent leur utilité".
Quatrièmement, produire toutes les cellules sanguines : une équipe de l’Institut McMaster (Ontario, Canada) a trouvé un "code" chimique qui "ordonne" aux cellules souches de la moelle osseuse de se différencier pour produire toutes les cellules du sang.
Soulignons que les deuxième et quatrième cas reposent en fait sur l’utilisation de cellules souches adultes qui, elles, ne posent aucun problème éthique.
Le Figaro rappelle par ailleurs que la prochaine loi de bioéthique française devra se prononcer sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines. Actuellement, ces recherches sont autorisées par dérogation, à titre exceptionnel et pour cinq ans. Responsable des Etats généraux de la bioéthique, le député Jean Leonetti estime qu’"il est possible que la loi évolue. Soit elle décide une autorisation totale, soit elle maintient une dérogation, mais sans limite dans le temps, soit elle reconduit la situation actuelle, ce qui, selon moi, serait la plus mauvaise chose".
France Info.com 09/03/09 – Europe 1.fr 09/03/09 – Le Monde (Corine Lesnes) 10/03/09 – Canoë.com 09/03/09 – Radio Canada.ca 09/03/09 – BBC News 09/03/09 – La Croix (Gilles Biassette) 10/03/09 – Le Figaro (Martine Perez, Jean-Michel Bader) 10/03/09 – Bio News 09&16/03/09 – Be Etats-Unis 13/03/09 – Le Monde.fr (Luc Vinogradoff) 10/03/09- Nouvel Obs.com 11/03/09