Dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation (AMP), la clinique Saint-Roch à Montpellier expérimente depuis quelques mois un procédé de sélection des spermatozoïdes en fonction de leur apparence. Les spermatozoïdes qui sont mal formés, notamment ceux qui ont des vacuoles (trou dans le noyau) ont des chances limitées de permettre une grossesse. Jusqu’à présent, explique Gilles Régnier-Vigouroux, directeur du centre d’AMP de la clinique, "on sélectionnait les spermatozoïdes les plus mobiles". Le nouveau procédé de sélection est plus précis : il donne une image des spermatozoïdes grossie 6600 fois contre 400 fois généralement. Les têtes des gamètes mâles y apparaissent de 3 à 4 centimètres sur l’écran de sélection des techniciens. Etabli par une équipe israëlienne, ce procédé commence à être utilisé en France. Une dizaine de couples l’ont testé.
Gilles Régnier-Vigouroux explique que "tout le monde ne pourra pas en bénéficier. C’est un procédé que l’on réserve à des couples qui ont derrière eux plusieurs échecs inexpliqués de fécondation in vitro, des fausses couches, des difficultés d’implantation de l’embryon dans l’utérus". Il ajoute que l’on ira plus loin encore : "on testera la réaction des spermatozoïdes par rapport à certains enzymes, qui donneront une indication sur leur maturité". Ces procédés ne franchissent pas les barrières de l’éthique selon lui : "on n’est pas du tout dans la sélection génétique. On élargit les critères de choix".
En 2009, sur 800 000 naissances en France, 20 000 enfants sont nés par AMP.
Midi Libre.com (Sophie Guiraud) 16/09/10