L’AZ-VUB, un hôpital bruxellois universitaire, a annoncé hier la naissance, au mois de janvier 2005, des 2 premiers "bébés médicaments" européens.
Depuis l’an 2000 cet hôpital effectuait des recherches sur des embryons pour détecter l’antigène HLA sur des embryons de 3 jours. Le 12 mai 2004, l’hôpital annonçait que le test était prêt. Ce test permet de détecter si les futurs bébés seront atteints de certaines maladies génétiques perturbant la formation des cellules du sang, ou attaquant le système immunitaire. Il est utilisé sur des embryons in vitro dans deux cas : pour sélectionner les embryons non porteurs de ces maladies lors de FIV classiques, et pour la sélection des embryons des futurs "bébés médicaments", dont le sang du cordon ombilical pourra peut-être guérir leur frère ou soeur, par transfusion, et dont la moelle osseuse pourra, plus tard, être greffée.
61 couples ont contacté l’hôpital pour utiliser cette technique. A ce jour, 14 ont entamé la procédure, 1 femme est toujours enceinte, 2 enfants sont nés, 1 autre femme ayant fait une fausse-couche.
L’équipe médicale est consciente des problèmes éthiques posés par cette technique : le "bébé médicament" doit subir des traitements lourds dès sa naissance ; psychologiquement il devra porter le fait de n’avoir pas été désirer pour lui-même, et la perte de tous les embryons qui n’ont pas été sélectionnés avant lui, surtout si son frère ou sa soeur n’a pas été guéri ; les parents devront pouvoir aimer autant cet enfant que son aîné. Mais le comité d’éthique de l’institution a considéré que les avantages procurés compensaient largement ces inconvénients.
lalibre.be 19/05/05 – dhnet.be 19/05/05 – rtbf.be 19/05/05 – Le Monde (Jean-Pierre Stroobants) 21/05/05 – La Croix (Caroline Chaumont) 23/05/05