Aujourd’hui le tribunal de grande instance de Paris va examiner une affaire relative à la question de l’aléa thérapeutique. Les faits remontent à 1995. Michèle Shallon-Teboul qui attend son troisième enfant, demande en raison de son âge une amniocentèse. Cet examen qui n’est pas dépourvu de risques a pour but de dépister la trisomie 21 et d’autres maladies génétiques. En 2000, environ 30 000 interventions ont été pratiquées sur 779 000 grossesses. Trois jours après avoir son amniocentèse, Michèle Shallon Teboul décède d’une septicémie après avoir perdu son bébé.
Aujourd’hui sa famille demande des dommages et intérêts au gynécologue obstétricien qui a pratiqué l’acte. En effet, elle estime que le médecin a manqué à ses “obligations de moyen et de sécurité” et qu’il a commis une “faute gravissime”. Lors de l’intervention, le praticien aurait perforé une anse intestinale, provoquant alors le passage des germes dans le placenta, entraînant de ce fait la mort du fœtus puis celle de la mère.
Deux experts ont de leur côté, estimé que les complications étaient exceptionnelles et devaient être considérées comme faisant partie de l’aléa thérapeutique.
Le débat va donc non seulement porter sur la technique de l’amniocentèse elle même mais également sur le fait que le médecin ait poursuivi un examen qui aurait pu être repoussé ou annulé.
Le Figaro (Marie-Amélie Lombard) 25/03/02 – Le Figaro (Marie-Amélie Lombard) 26/03/02 – Libération 26/03/02