En Amérique du sud, plus de 1,5 million de personnes ont été touchées en quelques mois par des graves malformations congénitales et des troubles neurologiques. Les autorités brésiliennes les ont spontanément attribuées au virus Zika. Le lien du virus et des microcéphalies n’est, cependant, pas encore prouvé (voir Gènéthique du 11 février 2016 : Zika et microcéphalie : Le lien n’est pas prouvé).
Une étude menée par des chercheurs argentins et brésiliens pointe un insecticide, le pyriproxifène, utilisé pour éliminer les larves de moustiques au Brésil et fabriqué par « un partenaire stratégique » de la firme américaine Monsanto (Sumitomo Chemical). Le pyriproxyfène « est un inhibiteur de croissance des larves de moustique, dont l’emploi est recommandé par l’OMS pour lutter contre la prolifération de la dengue ».
Le Dr Avila Vazquez, pédiatre spécialisé en néonatalogie, qui a coordonné l’étude publiée le 3 février dernier, affirme avec les chercheurs, que « la détection de milliers de cas de malformations congénitales chez des enfants dont les mères, enceintes, habitent dans des zones où le gouvernement brésilien a ajouté du pyriproxifène à l’eau potable, ne relève pas d’une coïncidence, bien que le ministère de la Santé mette en cause le virus Zika dans ces dommages ». Les chercheurs n’hésitent donc pas à mettre en évidence une corrélation entre l’emploi récent de ce produit chimique et le phénomène nouveau des microcéphalies dans le pays.
D’ici à quelques semaines, l’OMS doit se prononcer sur l’implication du virus Zika dans les microcéphalies et les troubles neurologiques constatés en Amérique du Sud. « La preuve scientifique n’a pour l’heure pas encore été apportée ».
Paris Match (12/02/2016) ; L’Express (13/02/2016)