Le 4 mai 2010, l’Unapei (l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) a lancé une campagne intitulée "Ensemble, c’est tous" et signé un Manifeste demandant une meilleure intégration des personnes handicapées mentales dans la société française. La France compte "700 000 personnes handicapées mentales qui restent des citoyens assez largement invisibles" explique Régis Devoldère, président de l’Unapei depuis 2000 et père d’une jeune femme trisomique. Il précise qu’il s’agit de faire des personnes handicapées mentales des citoyens à part entière. Invitant les Français "à ouvrir les yeux sur la place de ces personnes dans la société", l’Unapei demande la mise en place d’informations simplifiées et un accompagnement plus attentif des personnels de tous les lieux que fréquentent les handicapés comme tout citoyen. Ces dernières années, des progrès ont été obtenus pour faciliter la vie des handicapés mais les personnes handicapées mentales restent peu concernées par ces avancées. Si la loi de février 2005 sur "l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées" a permis la reconnaissance du principe d’accessibilité pour toutes les personnes concernées par le handicap, les problèmes restent nombreux dans les domaines de l’information, du travail, de l’éducation et de la santé. Aux côtés d’autres associations, l’Unapei se bat pour que les auxiliaires de vie scolaire (AVS) s’occupant d’enfants handicapés puissent obtenir "un véritable statut et une formation spécifique au handicap". Elles demandent également la pérennisation de leur emploi afin d’éviter aux enfants d’incessants changements d’AVS.
Une enquête sur la perception du handicap mental en France, réalisée par Ipsos pour l’Unapei et publiée le 4 mai 2010, montre un changement des mentalités vis-à-vis des personnes atteintes de handicap. Elle révèle que si les Français ont une bonne connaissance du handicap mental et sont conscientes des discriminations subies par les personnes handicapées mentales, un certain nombre d’idées reçues persistent toutefois, gênant leur intégration sociale. 67% des Français partagent au moins une idée préconçue sur le handicap mental. Entre autres idées reçues, 30% pensent qu’une personne handicapée mentale ne peut être autonome, 36%, soit plus d’un Français sur trois, estiment que les personnes handicapées mentales n’ont pas conscience de leur différence, et 23% pensent qu’un enfant handicapé mental ne peut être scolarisé avec les autres enfants.
La Croix (Pierre Bienvault) 05/05/10 – Le Monde (Laetitia Clavreul) 05/05/10 – Ipsos.fr (Christelle Craplet, Amandine Lama) 04/05/10