Dans un avis du 28 octobre 2003, la Commission du génie biomoléculaire (CGB) constatait que deux groupes de rats nourris pendant 90 jours avec du maïs transgénique, Mon 863, ou du maïs conventionnel présentaient "des différences statistiques significatives (…) sur l’hématologie, la biochimie clinique, ainsi que le poids des reins". En avril 2004, l’association Crii-Gen s’appuyait sur cette étude pour annoncer la toxicité du maïs transgénique Mon 863 (cf. revue de presse du 23/04/04).
Les scientifiques sont cependant loin d’être unanimes. L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) juge les différences constatées "sans signification biologique".
Consultés cet été par la CGB deux pathologistes ont considéré les lésions constatées sur les rats "banales et fréquentes dans la plupart des souches de rats utilisées dans les études de toxicité". D’autres spécialistes ont expliqué les diverses différences constatées et ont conclu à la non-toxicité du Mon 863. La CGB a alors rejoint la position de l’Afssa et de l’Efsa, favorables à l’importation du Mon 863. Malgré tout, certains scientifiques, qui sont intervenus sur ce dossier, maintiennent leurs doutes.
Gérard Pascal, directeur scientifique à l’Inra, explique "le fait de recommencer l’expérience ne nous aurait pas mieux renseignés, tout simplement parce que ce type d’essai, conçu à l’origine pour tester des poisons a un pouvoir discriminant très faible pour des aliments qui ne sont pas censés en être. Depuis 5 ans des recherches ont été lancées notamment avec l’Europe pour mettre au point des méthodologies plus sensibles."
Les états européens doivent décider, lundi, d’autoriser ou non l’importation dans l’Union européenne du maïs Mon 863.
Le Figaro (Marc Mennessier) 26/11/04