La presse hebdomadaire relaye la sortie de deux livres sur la modernité technicienne et robotique. Les deux auteurs, Charles-Edouard Bouée et Olivier Rey ont été interviewés à l’occasion de ces sorties. Genethique résume leurs propos.
Confucius et les automates[1], de Charles-Edouard Bouée, PDG du cabinet de conseil en stratégie Roland Berger. L’auteur qualifie d’ « historique » l’accélération technologique récente, qui combine à la fois des progrès radicaux en robotique, en nanotechnologies, en génomique, en neurosciences, en intelligence artificielle, en impression 3D, en médecine, etc. Il s’interroge sur la place de l’homme dans un monde où il faudra compter avec les robots, ou plus précisément les automates, « plus difficiles à distinguer des hommes ». En effet, de grands chamboulements seraient à prévoir : disparition de certains métiers, y compris les métiers « intellectuellement répétitifs, comme l’enregistrement d’une plainte », ou encore la modification du rapport à la mort. Dans son ouvrage, Charles-Edouard Bouée annonce ainsi le « nouvel âge des machines ».
Une question de taille[2], d’Olivier Rey, chercheur en philosophie au CNRS. Dans un contexte d’ « extravagances techniciennes », le philosophe livre ses réflexions et se remémore les auteurs tels que Ivan Illich, Georges Orwell ou encore Günther Anders. Son livre est un appel au sens de la mesure et à un retour à l’échelle proportionnée. Selon lui, la « gigantesque entreprise de transformation du monde » se serait retournée contre l’homme, aujourd’hui contraint de s’adapter à ce nouveau monde. La perte du sens de la mesure serait un processus long qui aurait débuté au XVIe siècle. L’auteur donne des clés pour retrouver ce sens perdu.
[1] « Confucius et les automates. L’avenir de l’homme dans la civilisation des machines » Charles-Edouard Bouée en collaboration avec François Roche, Editions Grasset.
[2] « Une question de taille », Olivier Rey, Editions Stock
Le Point (Guillaume Grallet) 09/10/2014 – La Vie (Jérôme Anciberro) 09/10/2014