La ministre indienne des femmes et du développement de l’enfance « a proposé de rendre obligatoire les tests prénataux de détection du sexe de l’enfant à naître afin de réduire le haut niveau de foeticide des filles ».
Actuellement, ces tests sont interdits en Inde, sous peine de cinq ans de prison. Cette mesure visait à « éviter les avortements féminins par des parents ne voulant qu’un garçon ». Mais la ministre, Manka Gandhi, pense à l’inverse qu’il serait « plus efficace » de connaître le sexe du fœtus dès le début de la grossesse. « Il faut changer la politique actuelle », a-t-elle déclaré, « chaque femme enceinte devrait obligatoirement savoir s’il s’agit d’un garçon ou d’une fille ». En outre, « toute femme enceinte devrait être enregistrée et on pourrait ainsi la suivre jusqu’au bout, savoir si elle a accouché ou non et ce qui s’est passé ».
Toutefois l’idée ne fait pas l’unanimité : « Ce n’est pas une idée très productive, cela pourrait même aggraver la situation », a déclaré Ranjana Kumari, directeur du Centre for Social Research, think tank basé à Delhi. L’AIDWA, All India Democratic Women’s Association, un groupe de défense des droits des femmes a également réagi : « Le gouvernement Modi ne doit pas céder aux intérêts commerciaux au détriment des petits filles », et il a jugé la proposition « choquante ».
Le premier ministre, Narendra Modi a pour sa part « exhorté les indiens à cesser de tuer les fœtus féminins », car « le déséquilibre entre les sexes peut avoir de graves conséquences ». Selon une étude du Lancet de 2011, « 12 millions de fœtus féminins auraient été avortés en raison de leur sexe au cours des 30 dernières années ».
AFP (2/02/2016)