L’homme a-t-il atteint ses limites ?

Publié le 3 Jan, 2017

Après des décennies de progrès, de nombreuses données scientifiques suggèrent que l’homme atteint les limites de la longévité, de ses performances physiques et intellectuelles. C’est ce que suggère l’équipe de Jan Vijg, médecin américain spécialiste de la génétique moléculaire, qui affirme que la durée de vie humaine a atteint ses limites. Aux Etats-Unis, pour la première fois depuis vingt ans et un pic lié à l’épidémie de sida, l’espérance de vie a diminué, passant de 78,9 en 2014 à 78,8 ans en 2015. En France, l’Insee fait état de près de 600 000 décès en 2015, de l’ordre de 40 000 de plus qu’en 2014, un record depuis l’après-guerre (cf. Démographie : baisse de la fécondité et recul l’espérance de vie en France).

 

Quant au quotient intellectuel, deux Britanniques, Edward Dutton et Richard Lynn, ont constaté une baisse de 3,8 points de QI en France entre 1999 et 2008-2009. En 2012, dans son ouvrage Trends of Genetics, Gerald Crabtree, professeur de biologie du développement à l’université Stanford (Californie), estimait que « le cerveau humain avait atteint son apogée il y a plusieurs milliers d’années et qu’il subissait depuis des mutations délétères. »

 

Pour le chercheur Pierre-Marie Lledo, qui dirige le département de neurosciences de l’Institut Pasteur à Paris, la tendance à la baisse du QI reste cependant délicate à interpréter. « Cela peut signifier que nous déléguons certaines tâches intellectuelles asservissantes aux outils numériques. Par exemple, on peut considérer que nous externalisons notre mémoire avec les moteurs de recherche. »

 

Selon la biologiste Barbara ­Demeneix, Professeur au Muséum national d’histoire naturelle, ce n’est pas la dégradation des systèmes éducatifs qui sont à l’origine de ces changements : « Entre 1970 et 2010, la production chimique a été multipliée par 300. Nous avons montré comment ces molécules bouleversent la fonction thyroïdienne des grenouilles, qui n’avait pas changé depuis 450 millions d’années. Et, depuis l’an passé, nous savons qu’une perturbation de la fonction thyroïdienne de la mère enceinte a des effets directs sur le QI de l’enfant ». Elle ajoute que les dérèglements thyroïdiens subis in utero et aux premiers âges de la vie affectent aussi la peau, le squelette, les muscles, le métabolisme ou le système cardio-vasculaire de l’enfant. 

 

Le Monde (Sandrine Cabut et Nathaniel Herzberg) 02/01/2017 

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