Le 19 novembre prochain, un débat parlementaire est programmé sur l’euthanasie. Le groupe socialiste à l’origine du texte estime dans l’exposé des motifs que "toute personne, arrivée à un certain stade de sa maladie et soulagée de ses souffrances le mieux possible, doit pouvoir choisir la mort si elle le souhaite et recevoir pour cela l’aide dont elle a besoin".
Quatre ans après l’adoption de la loi sur la fin de vie, les députés socialistes relancent donc le débat. Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste dit "vouloir en finir avec l’hypocrisie actuelle".
Mais tous les députés socialistes ne sont pas de cet avis. Ainsi, Gaëtan Gorce, député PS de la Nièvre et ancien membre de la commission sur la fin de vie explique que "les députés qui ont passé neuf mois à écouter les témoignages de 80 juristes, médecins ou proches de malades dans le cadre de la mission Leonetti, ont une approche plus prudente et circonspecte que ceux qui se référent aux affaires médiatiques ou à leur expérience personnelles pour réaffirmer de grands principes". Il propose, lui, la création d’une commission, chargée de donner "un avis éthique médical et juridique" sur d’éventuelles exceptions d’euthanasies.
Pour Jean Leonetti, vice-président UMP et principal auteur de la loi de 2005 sur la fin de vie, "ce nouveau débat ne se justifie pas par de nouveaux éléments". Et de rappeler : "la loi actuelle répond déjà aux demandes de malades en phase terminale, en imposant de soulager toutes les souffrances, y compris quand les doses de médicaments peuvent entraîner la mort." Il regrette toutefois que la loi soit mal connue et pas toujours appliquée "ce qui conforte la demande d’euthanasie", explique t-il.
La Vie (Claire Legros) 12/11/09