« L’espérance de vie des français progresse moins vite ». C’est le constat du dernier bilan démographique annuel de l’Institut national de la statistique et des études économique (Insee), publié le 15 février 2019.
Au long du XXe siècle, l’espérance de vie des français a gagné trente ans, passant de 45 à 74 ans pour les hommes et de 49 à 82 ans pour les femmes. Les principales raisons avancées par l’Insee sont l’ « amélioration globale de l’état sanitaire » en France, la réduction de la pénibilité du travail, « mais aussi et surtout une succession de progrès médicaux majeurs ». D’autres facteurs peuvent aussi expliquer l’augmentation de l’espérance de vie : une meilleure hygiène de vie, les progrès thérapeutiques et un niveau de vie plus élevé.
S’agissant du critère du niveau de vie, l’Insee avait indiqué dans son rapport de 2018 que « l’espérance de vie des 5 % d’hommes les plus aisés culminait à 84,4 ans » tandis que « celle des 5 % les plus pauvres (470 euros de niveau de vie, soit le revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation) plafonnait à 71,7 ans », soit un écart de 13 ans. De plus, « aux alentours de 1 000 euros par mois, 100 euros supplémentaires sont associés à 0,9 an d’espérance de vie en plus chez les hommes, 0,7 an chez les femmes ». Or « entre 2008 et 2016 le revenu disponible a diminué en moyenne de 1,2 % », ce qui pourrait expliquer en partie le fait que l’espérance de vie des français progresse désormais moins vite. Un épidémiologiste américain du Boston College, Philip Landrigan, a ainsi déclaré que « la montée des inégalités est la première cause de cette stagnation de l’espérance de vie ».
Le Monde, Nathaniel Herzberg – Pourquoi l’espérance de vie des Français plafonne