Les risques de la fécondation in vitro

Publié le 26 Fév, 2010

Plus de trente ans après la naissance de Louise Brown, premier bébé-éprouvette, qu’en est-il des risques pour la santé des mères et des enfants nés de fécondations in vitro (FIV) ?

Lors du congrès de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS), les spécialistes se sont dits globalement satisfaits de l’état de santé des "bébés-éprouvettes": on ne note pas de risque particulier de retard de développement ou de handicap moteur. En revanche, on constate la présence plus importante que pour les grossesses "normales" de malformations du tube neural ou de faible poids à la naissance. Ce dernier est par ailleurs la cause de problèmes de santé à long terme : obésité, diabète de type 2 ou hypertension. Par ailleurs, une recherche sur les gènes impliqués dans le métabolisme de l’insuline et du glucose a révélé des différences spécifiques de l’ADN des enfants nés par FIV.

Une étude danoise, menée par l’équipe de Kirsten Wisborg (université d’Aarhus) et publiée mercredi 24 février 2010 dans la revue de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE), montre que, pris en compte les facteurs comme l’âge maternel, ou la consommation de tabac, alcool et café, les femmes ayant recours à la FIV ont "quatre fois plus de risques de donner naissance à un enfant mort-né que lors d’une grossesse spontanée ou faisant appel à un autre traitement de l’infertilité". Les résultats ont été contestés par des chercheurs suédois sans que la raison de cette différence de résultat puisse être identifiée.

Enfin la Human Fertilization and Embryology Authority (HFEA) a demandé aux cliniques britanniques de réduire les taux de grossesse multiples en implantant un seul embryon dans l’utérus maternel lors des FIV. Celles-ci présentent en effet des risques de prématurité, faible poids à la naissance et problèmes de santé à long terme chez l’enfant. Chez la mère, elles augmentent les probabilités de fausses-couches et sont susceptibles d’engendrer des problèmes de santé comme le diabète ou les maladies cardiaques. La Société pour les technologies de reproduction assistée (SART) note dans un rapport de 2008 que le taux de transfert d’embryon unique est passé de 4,5% chez les femmes de moins de 35 ans en 2007 à 5,2% en 2008. En 2008, la HFEA souhaitait que le taux de grossesse multiple passe de 24% à 10% dans les trois années à venir.
 

BioNews (Alison Cranage) 22/02/10 – Cyberpresse.ca 24/02/10 – Maxisciences.com 24/02/10 – Le NouvelObs.com 23/02/10

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