L’ensemble des associations de protection de l’environnement siégeant au comité économique, éthique et social du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) ont suspendu lundi leur participation aux travaux de cet « organisme indépendant chargé d’éclairer la décision publique sur l’ingénierie génétique en général et les OGM en particulier ».
Ces associations remettent en cause l’avis du comité scientifique du HCB à propos des nouvelles techniques de modifications du génome, les NPTB (New Plant Breeding Techniques), dont le premier volet a été rendu public début février. Actuellement, seules « les cultures transgéniques ‘classiques’[1] sont classées dans la catégorie OGM et donc soumises à des procédures d’évaluation des risques, de traçabilité et d’étiquetage ». Le recours aux NPTB permet « d’échapper au statut juridique OGM et à ses servitudes ». L’avis poursuit dans ce sens et « suggère que des plantes obtenues par les nouvelles techniques ne devraient pas être soumises au même régime que les OGM ».
Les associations démissionnaires dénoncent également la « censure » du HCB qui « n’a pas inclus l’avis divergent présenté par l’un des membres du comité ». La présidence de l’organisme estime que « l’avis publié est incomplet et doit, pour être cité, attendre que sa seconde partie soit disponible ». Mais les opposants ont fait remarquer que les instances européennes doivent se prononcer prochainement sur le statut de ces nouvelles plantes.
[1] « Obtenues par introduction d’un ou de plusieurs gènes étrangers à la plante ».
Le Monde (22/02/2016)