En Inde, près de Delhi, un vaste trafic d’organes a été démantelé. Le Dr Amit Kumar, qui en était la plaque tournante, est actuellement en fuite.
En neuf ans, le Dr Kumar aurait pratiqué pas moins de 500 transplantations de reins. Organisé, il envoyait ses hommes de main choisir ses "donneurs" : des personnes pauvres à qui ses rabatteurs "promettaient la lune". Il gardait ensuite ses "donneurs" enfermés jusqu’à ce qu’il leur préleve un rein et le réimplante immédiatement chez ses riches clients, la plupart étrangers venus en Inde spécialement pour cette opération.
Le Dr Kumar payait ses "donneurs" 50 000 roupies (910 euros) – une fortune pour un pauvre en Inde -, facturait ses services 2 millions de roupies (36 000 euros) – presque rien pour ses clients "prêts à tout pour rester en vie" – et empochait le reste.
Cette affaire pose la question des limites du "tourisme médical", "dont l’Inde se fait le champion". "Tant qu’il s’agit de vendre à des étrangers des implants dentaires ou des interventions chirurgicales à bas coût, le mal n’est pas bien grand. (…) Mais lorsque l’on en vient au commerce d’organes prélevés sur des pauvres, se pose la question de l’éthique."
Le Figaro (Marie-France Calle) 30/01/08 – La Croix (Vanessa Dougnac) 01/02/08 – Le Monde 31/01/08 – Libération (Pierre Prakash) 01/02/08