Les donneuses d’ovocytes ne peuvent pas donner un consentement éclairé

Publié le 1 Fév, 2017

« Lorsque Catherine s’est portée volontaire pour un don d’ovocytes, elle a dû donner ses  résultats au SAT (Scholastic Aptitude Test) dans le formulaire d’admission. Mais personne ne lui a demandé si elle comprenait les conséquences à long terme sur sa santé d’une stimulation ovarienne ». Peut-on prendre une décision éclairée sans en connaitre les conséquences potentielles ?

 

Il ne s’agit pas d’un oubli, mais bien d’une inconnue : « Personne ne connaît les risques à long terme[1] pour les donneuses d’ovocytes ». Certaines déclarent des problèmes de santé après le don : des kystes ovariens, une endométriose, mais peu de recherches ont été réalisées dans ce domaine. Les centres de procréation assistée n’assurent pas le suivi de ces femmes, qui ne sont pas considérées comme des patientes.

 

Les études publiées sur la stimulation ovarienne et le recueil des ovocytes portent sur les femmes engagées dans une procédure de fécondation in vitro. Mais si les techniques sont les mêmes, ce sont deux « populations » de femmes différentes : les unes ont une infertilité diagnostiquée, tandis que les autres sont précisément choisies parce qu’elles n’ont pas de tels problèmes de santé.

 

Le don d’ovocyte est en constante augmentation aux Etats-Unis. Le nombre de donneuses a doublé entre 2000 et 2010, et il a atteint 20 481 femmes en 2014. Pour le Docteur Wendy Chavkin, professeur de santé publique, d’obstétrique et de gynécologie à l’Université de Columbia, et cofondatrice d’un groupe de défense de la santé de la reproduction, « il n’est pas responsable de continuer dans ces conditions. Utiliser ces procédures sans plus de données viole tous les aspects de la politique de santé publique ». Elle déplore le système qui n’incite pas les chercheurs à s’aventurer dans ce domaine : « Les cliniques de fertilité font affaire, les donneuses d’ovules sont rémunérées et les couples infertiles ont une chance d’avoir un bébé. C’est une entreprise très lucrative ».

 

[1] Les risques à court terme sont plus étudiés.

STAT News, Emily Woodruff (28/01/2017)

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