En Argentine, l’avortement est interdit et pénalement réprimé, sauf en cas de viol ou de danger pour la santé de la mère. Mais une minorité d’argentins, soutenue par des ONG et mouvements féministes réclament sa dépénalisation et même sa légalisation.
Le président Fernandez, tout juste élu et qui doit prendre ses fonctions le 10 décembre a annoncé dans un entretien : « Je suis engagé en faveur de la dépénalisation de l’avortement (…) il va y avoir un projet de loi envoyé (au Parlement) par le président ».
Sa prise de position a soulevé l’indignation. Dans une lettre ouverte, l’archevêque de La Plata, Victor Manuel Fernandez, a écrit : « Si je pouvais parler avec Alberto, je lui demanderais si cela vaut la peine de débuter son mandat avec un sujet qui a tellement divisé les Argentins ».
En 2018, des manifestations pro-avortement, les foulards verts, avaient défilé pour réclamer la légalisation de l’IVG. En protestation, plus d’un demi-million de personnes avec un foulard bleu ciel en faveur « des deux vies », celle de la mère et celle de l’enfant, étaient descendues dans la rue. Selon une enquête, en 2019, 72,7% des argentins estiment que l’avortement n’est pas un droit.
Moins de trois semaines avant de quitter le pouvoir, le président sortant, Mauricio Macri, a signé un décret, dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 novembre, abrogeant un texte adopté deux jours plus tôt, qui permettait notamment aux adolescentes d’entre 13 et 16 ans d’avorter, selon les conditions de la loi, sans autorisation parentale. La résolution avait été rédigée par le secrétariat à la santé sans l’aval des supérieurs hiérarchiques.
L’Obs (23/11/2019) – Le Monde, Angeline Montoya (22/11/2019)