Henri Faivre, représentant des mouvements français au sein du Forum européen des personnes handicapées et père d’une fille lourdement handicapée, revient sur la stérilisation des personnes handicapées et sur la manière dont est abordée la vie affective et sexuelle de ces personnes.
Lors de la révision de la loi Veil avait été discutée la question de la stérilisation des personnes handicapées. Le texte étudié par le législateur proposait de donner aux juges des tutelles la décision de stérilisation éventuelle de toute personne sous tutelle ou sous curatelle. "Ce texte nous a semblé extrêmement dangereux" car il n’est pas sûr que la personne concernée pourra vraiment faire entendre sa voix.
Pour Henri Faivre, le problème de la stérilisation serait moins présent "si le système institutionnel français d’hébergement des personnes handicapées adolescentes et adultes était plus respectueux qu’il n’est de la vie privée". La mixité a été imposée comme règle absolue sans prendre en compte les conséquences que cela pouvait avoir sur des personnes influençables et fragiles.
Quant à l’information des personnes handicapées sur la vie affective ou sexuelle, elle devrait s’organiser autour de la personne même et non selon l’idéologie qui fait de la vie affective et sexuelle un droit au plaisir. Car "la vie affective n’est pas centrée sur le moi et elle tient sa richesse de la relation interpersonnelle, condition de la fécondité de l’amour".
France Catholique (Michel Emmanuel) 07/03/03