Sexualité des mineurs
L’histoire d’Alfie Patten, ce jeune Anglais qui est devenu père à 13 ans le 9 février dernier, a relancé le débat sur la sexualité des mineurs. En 2007, l’Angleterre et le Pays de Galles comptaient 8 196 adolescentes de moins de 16 ans enceintes. Le taux de conception des jeunes filles de 15 à 17 ans est passé de 40,9‰ en 2006 à 41,9‰ en 2007. Celui des jeunes filles de 12 à 15 ans est passé de 7,8‰ en 2006 à 8,1‰ en 2007.
En France, en 2007, 32 adolescents de 15 ans et 2 de 14 ans sont devenus pères ; 15 adolescentes de 13 ans et 49 de 14 ans sont devenues mères.
Puberté plus précoce
Selon une étude de l’Inserm, parue en février 2008, l’âge de la puberté des populations occidentales a sensiblement diminué : aujourd’hui, en France, l’âge moyen des premières règles est de 12,6 ans ; il était de 17 ans au milieu du XIXe siècle et de 14 ans au milieu du XXe siècle. Les premiers signes de puberté masculine surviennent eux en moyenne à 11,6 ans.
Echec des politiques de prévention
En nette augmentation, les chiffres des grossesses précoces révèlent l’échec des nombreux programmes d’éducation sexuelle mis en œuvre ainsi que les multiples décisions facilitant l’accès à la contraception. Bien qu’affichant le taux de contraception le plus important d’Europe, la France voit augmenter chaque année le nombre de ses adolescentes ayant avorté.
C’est dans ce contexte que la député Bérangère Poletti (UMP-Ardennes) a déposé des amendements au projet de loi sur l’hôpital demandant une meilleure information sur la contraception et une meilleure formation des médecins. Le 3 mars 2009, les députés ont adopté l’amendement instaurant dans les études de médecine un volet spécifique sur la contraception et l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Deux jours plus tard, les amendements n°453, visant à étendre les compétences des sages-femmes dans les domaines de la prescription de la contraception, et n°455, selon lequel les services de médecine universitaire devraient pouvoir délivrer la contraception d’urgence, ont été adoptés.
Avortements de confort
Parallèlement Le Figaro a publié un article sur les avortements de confort. Responsable du laboratoire d’éthique médicale de l’université Paris-Descartes, le Dr Grégoire Moutel explique : “à l’origine, les indications d’un avortement impliquaient une détresse matérielle ou psychologique de la femme, elles sont aujourd’hui plus de l’ordre du confort, ce qui n’est pas dans l’esprit de la loi“. La preuve en est : aujourd’hui, deux femmes sur 10 ont avorté deux voire trois fois.