Souhaitant augmenter le nombre de donneurs de gamètes, l’Agence de Biomédecine en France a lancé une campagne en novembre 2014 pour stimuler le don de spermatozoïdes ou ovocytes, présentant le donneur comme « donneur de bonheur ». Mais malgré les plus de 2 800 personnes qui ont manifesté leur intérêt, le nombre de donneurs n’aurait en réalité pas augmenté.
En juin 2015, l’Agence de Biomédecine a donc relancé sa campagne par le biais d’un spot radio (cf. une campagne inquiétante qui banalise le don de gamètes 1 et 2) qui sollicitait particulièrement “la solidarité” des couples avec enfants. Celui-ci aurait donné lieu à “une augmentation de 30% des donneurs“.
Enfin, l’Agence de biomédecine “a profité de la parution du décret” élargissant le don de gamètes aux personnes nullipares (cf.Publication du décret ouvrant le don de gamètes aux adultes sans enfant) pour activer de nouveau sa campagne. Un nouveau décret qui soulève, pour les Cecos, beaucoup de questions : ne s’éloigne-t-on pas “du principe fondamental du don de gamète basé sur la solidarité” : “le don d’un couple qui a des enfants à un couple qui en désire”? Quelles seront les motivations des donneurs et donneuses sans enfant, altruisme ou interêt pour les possibilités d’autoconservation de leurs gamètes? Face à cet élargissement les couples avec enfants ne risquent-ils pas de se détourner du don?
Les Cecos considèrent donc qu’il “sera important d’ici un an d’analyser les résultats des centres afin d’évaluer [l’impact de ce nouveau décret] sur les donneurs et donneuses”.
Cecos (15/01/2016)