Les biologistes français misent sur le DPNI

Publié le 13 Nov, 2016

Les laboratoires d’analyses médicales de l’ouest de la France s’allient « pour assumer à plusieurs les coûts élevés des plateaux techniques et de la formation du personnel », en particulier pour se doter d’un séquenceur, machine indispensable pour réaliser des DPNI[1]. Abo+ à Tours, Labomaine au Mans, Biorylis à la Roche-sur-Yon, Biolam à Saint-Nazaire, et CBMP à Redon sont ainsi regroupés sous le nom Laborizon. L’ensemble emploie plus de 1000 salariés dont 70 biologistes, et réalise 106 millions d’euros de chiffre d’affaires. D’ici 2020, le groupement vise 250 millions d’euros de chiffres d’affaire.

 

Sans douter de la décision des autorités sanitaires, Laborizon prévoit donc d’investir en 2017 dans un séquenceur et le salaire d’un cytogénéticien pour réaliser des DPNI. Le DPNI est un test de détection de la trisomie 21, basé sur l’analyse de l’ADN fœtal circulant dans le sang maternel. Il a été mis au point en 2008, mis sur le marché dans quelques pays en 2011 et il est commercialisé en France par le laboratoire Cerba depuis l’automne 2013.

 

Le DPNI ne fait pas officiellement partie de la stratégie nationale de dépistage de la trisomie 21 : son remboursement par la sécurité sociale est suspendu aux avis de la Haute Autorité de Santé (cf. La HAS conclut hâtivement sur le DPNI) et de la Direction Générale de la Santé. Mais Laborizon n’est pas le seul à se positionner sur le marché : Nîmes et Montpellier se sont également dotés récemment d’un séquenceur (cf. DPNI : Nîmes et Montpellier prennent les devants). L’hôpital américain de Paris en fait déjà son profit (cf. A l’hôpital américain de Paris « 100% des trisomiques sont dépistés »), encouragé par l’ABM, qui elle aussi anticipe la décision de la DGS… (cf. L’ABM anticipe l’entrée du DPNI dans la stratégie française de dépistage de la trisomie 21). Les enjeux éthiques du dépistage prénatal sont une fois de plus négligés au profit des intérêts financiers en jeu (cf. Des intérêts financiers à l’origine des pressions visant à intégrer le DPNI dans le dépistage de la trisomie 21 ?).

 

 

[1] Dépistage prénatal non invasif de la trisomie 21.

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