Pour faire suite au projet de loi de bioéthique rendu la semaine dernière par le gouvernement, la conférence des évêques de France vient de publier une déclaration sur le statut de l’embryon. Rappelant la position de l’Eglise, les évêques se sont félicités de la décision gouvernementale de supprimer le clonage thérapeutique. En revanche, ils condamnent l’autorisation de la recherche sur les embryons surnuméraires. Comme l’avait déjà expliqué le cardinal Lustiger « la dignité de l’embryon humain doit être respectée comme celle d’une personne depuis sa conception ». Le document des évêques dénonce ainsi l’utilisation d’embryons dans le cadre des nouvelles techniques de procréation médicalement assistée. Il rappelle que tout embryon doit être considéré comme appartenant à l’humanité et qu’il n’est pas possible de décider d’un seuil au delà duquel l’embryon serait humain et en deçà duquel il ne le serait pas. En préconisant l’interdiction de la recherche sur les cellules souches provenant d’embryons humains, l’épiscopat souligne qu’il n’accepte pas pour autant l’actuelle impuissance de la médecine. Cet obstacle, au contraire, « invite à inventorier d’autres voies de recherche ». L’épiscopat rappelle que la création d’embryons en vue de la recherche serait évidemment un pas supplémentaire dans la réduction de l’embryon au statut de chose. Le débat sur le clonage thérapeutique ne fait visiblement que commencer puisque le gouvernement n’exclut pas d’y revenir lors de la présentation au parlement du projet de loi en 2002.
cf :Déclaration du conseil permanent de la Conférence des Evêques de France “l’embryon humain n’est pas une chose”.
La croix 26/06/01 – Quotidien du Médecin 28/06/01