Le père Alain Mattheeuws, jésuite et spécialiste en bioéthique a été interviewé par Olivia Raw, du "World Youth Alliance" sur l’Église et la bioéthique. Il s’étonne que le débat bioéthique soit si intense et focalisé sur le début et la fin de la vie, suggérant même, avec humour, que les chercheurs devraient êtres psychanalysés pour connaître l’origine de cette focalisation.
Contrairement à l’opinion si répandue, il considère que l’Église, "experte en humanité", est ouverte sur ces débats, et que tout homme peut comprendre ses positions. "Le chemin de l’Église, c’est l’homme dans toute sa grandeur et sa beauté" dit-il. Et de rappeler que "toute exigence morale devrait toujours être en surimpression d’un acte de miséricorde et d’amour." "L’Église est pour la vie, elle est du côté des petits et des pauvres. Elle parle d’une vie qui appartient à Dieu et qui est don."
A l’objection d’une tentation d’une prise de pouvoir sur le monde par l’Église, le père Mattheeuws répond : "Nous ne sommes plus en régime de chrétienté. Cette culpabilisation au sujet du pouvoir est fantasme d’un autre monde." "La question est de savoir si l’Église sera respectée dans ses membres et dans la "bonne nouvelle" dont librement elle veut témoigner et parler."
Et d’évoquer le "cri" de l’Église face au mal, cri non d’une désespérance, mais "parole prophétique pour dire qu’il est encore possible d’aimer, de faire le bien, de respecter la vie, d’être heureux sur la terre".
Face aux avancées de la science, il considère qu’"il n’y a rien de fatal dans les découvertes humaines. Dans l’expérimentation et dans la recherche, la liberté des hommes intervient toujours." La recherche "est programmée, c’est-à-dire, voulue institutionnellement et soutenue politiquement et financièrement." et de rêver à ce qu’on pourrait faire avec l’argent utilisé pour la recherche sur l’embryon pour soulager les populations atteintes du paludisme et de malnutrition…
Zenit 10/06/05