Le Quotidien du médecin évoque la publication, dans la revue The Lancet*, d’un dossier intitulé "Cancers et grossesse", coordonné par le Pr Philippe Morice, de l’Institut Gustave-Roussy à Villejuif. Ce dossier montre que la prise en charge d’un cancer gynécologique chez la femme enceinte n’impose plus systématiquement d’interrompre sa grossesse.
En effet, dans les cas de découverte d’un cancer en cours de grossesse, les stratégies thérapeutiques mises en place ces dernières années ont considérablement évolué. "Il y a moins de vingt ans, l’attitude la plus souvent proposée dans cette situation était d’interrompre la grossesse pour pouvoir ensuite traiter le cancer, considérant que l’administration de chimiothérapie était contre-indiquée pendant la grossesse", observe le Pr Morice. Toutefois, le traitement des cancers du col utérin, de l’ovaire et du sein "tend de plus en plus vers une préservation de la grossesse, quand cette stratégie n’impacte pas le pronostic des patientes en ce qui concerne leur cancer".
Parce que "les données sur les effets de l’exposition des fœtus ou des nouveaux-nés à la chimiothérapie sont rares", des données plus importantes sont attendues afin d’évaluer les effets de ces traitements à long-terme, explique le Pr. Morice. Si des travaux complémentaires sont à faire dans ce sens, les progrès effectués permettent aujourd’hui de ne plus considérer le cancer durant la grossesse comme une "fatalité".
*The Lancet, "Gynaecological cancers in pregnancy", Prof Philippe Morice MD, Catherine Uzan MD, Sebastien Gouy MD, Prof Claire Verschraegen MD, Christine Haie-Meder MD, 11/02/12
Le Quotidien du médecin (Dr Emmanuel de Viel) 22/02/12 – Allodocteurs.fr 16/02/12