Philippe Meyer, professeur à l’université de médecine Necker (Paris), revient sur le sens de l’éthique dans ces temps où sont discutés les conditions de la légalisation de l’avortement, la recherche sur l’embryon, la stérilisation ou l’euthanasie. Il explique que « l’éthique humaine intéresse toutes les activités de l’homme qui comportent un danger d’irrespect de l’autre ».
Pourtant, malgré le caractère immuable du respect de l’autre, Philippe Meyer explique qu’à l’image des croyances des hommes l’éthique est évolutive en particulier selon l’avancée de la science. L’éthique « ne doit plus être interprétée comme une veille normative, mais comme une recherche active de sagesse collective, une quête motivée et consciente d’humanisme ».
Son propos est illustré par l’actualité autour de la recherche sur l’embryon, autorisée en Grande Bretagne, interdite puis soumise à l’approbation parlementaire en France. Cette versatilité, souligne-t-il, dépend du progrès scientifique mais aussi de la volonté de la société exprimée par ses élus. La responsabilité de la conduite humaine semble avoir changé de main : « hier largement attribué à un surnaturel transcendant, aujourd’hui largement dépendante de la volonté humaine ».
Le Figaro 17-18/03/01