Un gynécologue réagit à la publication de l’étude "Fecond", réalisée par l’INSERM et l’INED effectuant un état des lieux de l’utilisation de la contraception en France (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 12/09/12).
Pour rappel, l’étude révèle que, entre 15 et 49 ans, la proportion de femmes recourant à la pilule a tendance a diminuer depuis les années 2000, et pour celle entre 20 et 24 ans, cette diminution n’est pas compensée par l’utilisation d’autres méthodes contraceptives.
Pour le gynécologue Christian Jamin, "ces chiffres sont préoccupants", ajoutant qu’ "il ne serait pas étonnant de voir monter le taux d’IVG chez les jeunes femmes". En effet, selon les chiffres de l’INED, le taux d’IVG serait en hausse chez les moins de 25 ans.
Les chercheurs de l’étude "Fecond" expliquent que "la dégradation de la situation économique" justifierait en partie cette diminution. Mais pour le gynécologue, ce n’est pas l’unique facteur. En effet, précise-t-il, "les femmes me font part d’une certaine lassitude à l’égard de la contraception, elles n’en perçoivent aujourd’hui que les contraintes". En outre, "la contraception n’est plus perçue comme une forme de liberté [et] on assiste à une méfiance généralisée à l’égard des médicaments en particulier vis-à-vis des hormones". En mentionnant que cette méfiance est "injustifiée", Christian Jamin précise qu’il "entend régulièrement en consultation : la pilule c’est mauvais pour mon corps, c’est artificiel".
Cet été, la Commission de la transparence "a recommandé […] dans un avis provisoire, le déremboursement des pilules de troisième génération [en raison] d’un sur-risque thrombo-embolique et l’absence d’avantage démontré en termes clinique par rapport aux contraceptifs oraux les plus anciens ". Pour Christian Jamin, ce déremboursement "est une mauvaise nouvelle pour les femmes, parce qu’elles avaient le choix jusqu’ici de prendre une pilule de troisième génération, moins dosée".
Pourquoi-docteur.nouvelobs.com 13/09/12