Le marché de l’assistance médicale à la procréation

Publié le 12 Oct, 2008

Le Figaro revient sur "le business européen de la fécondation in vitro" et explique comment des femmes se rendent aujourd’hui en Espagne, en Grèce ou en Ukraine pour "faire" un enfant.

Il revient sur le cas d’un couple de français originaires de Nantes dont l’enfant a été conçu en Grèce avec l’ovule d’une femme grecque. Chaque mois entre 25 et 30 couples de français s’adressent à cette clinique grecque pour obtenir des ovocytes. Les femmes ont généralement entre 35 et 45 ans.

Rappelons qu’en France, le don de gamètes est autorisé depuis 1994. Selon les derniers chiffres de l’Agence de la biomédecine en 2006, 228 femmes ont donné des ovules qui ont abouti à 100 naissances. Pendant la même période 1 100 couples s’étaient officiellement portés candidats.

Un véritable marché du don d’ovocytes se développe donc en Europe avec des officines aux techniques commerciales agressives qui contournent les limites  fixées par les législations nationales. Ainsi, l’Espagne, la Belgique, la Grèce, la république Tchèque, l’Ukraine proposent "des formules tout compris" avec bébé à la clé. Les prix varient de 2 500 euros à 12 000 euros en Espagne.

Par ailleurs, le nombre de donneurs de sperme ou d’ovocytes se raréfie. Les couples se tournent vers les pays qui garantissent l’anonymat du donneur, acceptent les femmes de plus de 43 ans et pratiquent des prix défiants toute concurrence.

Officiellement les donneuses ne sont pas rémunérées mais en Grèce, elles reçoivent une indemnisation de 600 à 800 euros pour leur temps et les déplacements. On affirme que les donneuses sont motivées par des valeurs humanistes et que la religion orthodoxe encourage le don sous toute ses formes… Mais dans un pays où le salaire moyen est de 600 euros, l’opération n’est pas neutre. Rappelons qu’en Grèce une femme peut se faire prélever trois fois par an des ovules pendant une période maximum de 10 ans. Elles doivent avoir déjà 1 enfant et moins de 31 ans.

Le professeur François Olivennes s’inquiète qu’il n’y ait pas de fichiers nationaux de donneuses. "Nul ne sait si ces femmes ne multiplient pas les dons, dans différents centres risquant ainsi des complications ultérieures".

De nos jours, le baby business à travers l’Europe crée un marché de l’enfantement qui échappe à toute régulation et qui se développe sans cesse.

Le Figaro (Marie-Christine Tabet) 13/10/08

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