Vendredi dernier, le ministère des Sciences et Technologies japonais a revu ses lignes directrices, assouplissant la recherche sur les chimères, soit l’implantation de cellules souches humaines (iPS) dans des embryons animaux. Ces recherches seront soumises à autorisations mais les restrictions sont abandonnées : la création d’embryons chimères était déjà possible mais ces embryons devaient être détruits après 14 jours de développement in vitro « en raison des préoccupations éthiques sur la frontière homme-animal ». Ils pourront désormais être implantés dans des utérus d’animaux en vue de les faire naitre. Par exemple, les chercheurs pourront « créer un embryon de porc avec un pancréas humain et le transplanter dans l’utérus d’un porc adulte, ce qui pourrait théoriquement donner naissance à un cochon avec un pancréas humain ». Cet assouplissement est justifié par le ministère qui explique avoir « conclu qu’il n’y avait techniquement aucun risque à produire un nouvel organisme mélangeant des éléments humains et animaux dans le cadre de la recherche ».
Si dans d’autres pays de telles recherches sont autorisées, tous les embryons chimères ont été détruits avant l’accouchement. Les chimères suscitent la controverse car les cellules iPS implantées pourraient se développer en cellules neurales ou germinales. Ce type de recherche est notamment mené pour faire croitre des organes humains en vue de les transplanter.
Pour aller plus loin :
Les chimères, une pratique séduisante mais dangereuse
Japan Times (05/03/2019)