CRISPR-Cas9 est une technique qui permet d’obtenir des “OGM” sans ajouter de matériel génétique étranger aux organismes vivants. Monsanto, l’entreprise américaine spécialisée dans les biotechnologies, souhaite faire main basse sur cette innovation, dont l’innocuité fait cependant encore débat. Le groupe américain a déjà conclu avec le MIT de Boston un « accord non-exclusif d’utilisation de cette technique à des fins agricoles ».
La technique CRISPR-Cas9 permet de « couper l’ADN ». Il est donc désormais possible de « casser un gène (d’une semence) qui permet à un champignon de se développer », comme l’explique Georges Pelletier, président du Conseil scientifique de l’AFBV[1].
Pour un grand nombre de spécialistes, l’achat de cette licence par Monsanto est un vrai pari, car le cadre réglementaire qui s’appliquera à CRISPR sur le marché européen est encore confus. C’est d’ailleurs pour éclaircir cette réglementation qu’en France, le Conseil d’État, saisi par la Confédération paysanne, va interroger la Cour de justice européenne sur le sujet (cf.CRISPR-Cas9 vs OGM : à quand le débat ?).
En outre, pour certains, l’innocuité de CRISPR-Cas9 est encore à démontrer. Ils dénoncent une porte ouverte à de nouveaux OGM, qui pourraient avoir de lourds impacts environnementaux et sanitaires (cf. CRISPR: en attente du débat éthique qui ne vient pas).
[1] Association française des biotechnologies végétales.
Sciences et Avenir (13-10-2016)