Dominique Baudis, le Défenseur des droits, a saisi le CCNE, l’Académie de médecine, l’Ordre des médecins et l’Agence de biomédecine, afin qu’ils mènent une “réflexion” sur la question de la procréation assistée des personnes transsexuelles. “Des groupes de travail sont d’ores-et-déjà constitués”.
Lors du débat sur le “mariage pour tous” et sur l’éventuelle ouverture de la PMA aux couples homosexuels, Dominique Baudis a été interrogé sur la situation des “hommes qui souhaitent devenir des femmes, et qui avant de subir leurs traitements hormonaux voulaient obtenir des CECOS (Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains) l’autorisation de conserver leur sperme, pour la mise en œuvre éventuelle, à terme, d’une PMA”.
Actuellement, l’auto-conservation de gamètes à des fins de procréation n’est permise dans les CECOS que pour des raisons médicales, lorsque des personnes subiraient des traitements risquant d’altérer leur fertilité. Dans la mesure où les transsexuels “ne sont pas malades”, l’auto-conservation de leurs gamètes n’est pas encore pratiquée dans les CECOS. Mais les choses peuvent changer puisque “la question de l’auto-conservation des gamètes pour des raisons autres que médicales est déjà posée depuis longtemps pour les femmes” et que le Collège national des gynécologues et obstétriciens s’y est montré favorable.
Les enjeux soulevés. “La question reste toujours la même : la médecine doit-elle répondre à des demandes de ‘convenance’ et non pas des pathologies ?” Pour Loïc Ricour, chef du pôle santé pour le Défenseur des droits, “la question, c’est aussi de savoir jusqu’où le respect de la dignité humaine, qui implique parfois de protéger la personne contre elle-même, porte atteinte ou non à l’autonomie et à la liberté”.
La Vie (Joséphine Bataille) 28/01/14