Vendredi après-midi, le cathéter qui servait à hydrater et alimenter Terri Schiavo a été débranché en application d’une décision de la justice de Floride où elle est hospitalisée. Les juges ont répondu favorablement à la demande du mari de Terry Schiavo, celle-ci étant jugée en "état végétatif permanent" à la suite d’une attaque vasculaire cérébrale il y a 15 ans. Ses parents, s’opposant à ce que soient débranchés les tuyaux d’alimentation et d’hydratation, en ont appelé à la justice fédérale. Pour que celle-ci soit compétente dans une affaire relavant d’un Etat, il faut une loi fédérale spéciale. Mary Schindler, la mère de Terri, a supplié samedi, devant les caméras : "s’il vous plaît, monsieur Bush, politiciens de Washington, sauvez ma petite fille".
Dimanche, le Congrès a adopté une loi exclusivement sur l’affaire Terri Schiavo après qu’une loi plus générale ait été proposée (cf. revue de presse du 18/03/05). Cette loi, qui autorise le réexamen fédéral de cette affaire, a d’abord été approuvée par le Sénat, à main levée. Puis, dans la nuit de dimanche à lundi, la Chambre des représentants l’a voté par 203 voix pour, 58 voix contre. Enfin, lundi matin, le président Georges Bush a signé cette loi : "Aujourd’hui (lundi), j’ai promulgué la loi qui autorise les tribunaux fédéraux à entendre la plainte déposée par Terri Schiavo ou en son nom pour atteinte à ses droits en raison de l’arrêt de son alimentation par nourriture, fluides ou traitement médical nécessaires à la maintenir en vie". "Dans des cas comme celui-ci qui posent de graves questions et soulèvent des doutes réels, notre société, nos lois et nos tribunaux doivent prendre en compte la protection de la vie. Cette prise en compte est particulièrement importante pour des personnes comme Terri Schiavo qui dépendent de la compassion des autres".
Selon les experts médicaux, Terri Schiavo, avec l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, ne pourra vivre que 2 semaines. Le juge fédéral devrait ordonner la reprise de l’alimentation et de l’hydratation de Terri Schiavo afin qu’elle ne meure pas avant que son affaire ne soit plaidée…
Le porte-parole de la conférence des évêques catholiques des Etats-Unis, a estimé que le cas de Terri Schiavo ne relevait pas de l’acharnement thérapeutique mais du droit fondamental à être hydraté et alimenté. Le pape Jean Paul II, lors d’un discours sur les états végétatifs chroniques, avait rappelé : "Nos frères et soeurs qui se trouvent (en état végétatif) conservent eux aussi intacte leur dignité humaine […]. Ils ont donc droit à une assistance médicale de base et à la prévention des complications liées à l’alitement […]. La mort due à la faim ou à la soif est, en effet, l’unique résultat possible à la suite de leur suspension. dans ce sens, elle finit par prendre la forme, si elle est effectuée de façon consciente et délibérée, d’une véritable euthanasie par omission".
Aux Etats-Unis, cette affaire est devenue une affaire d’Etat, relançant le débat sur l’euthanasie.
Le Figaro (Philippe Gélie) 21/03/05 – La Croix (Sébastien Maillard) 21/03/05 – Libération (Fabrice Rouselot) 21/03/05 – Nouvelobs 21/03/05 – La libre Belgique 21/03/05