Aurélie, 36 ans, est enceinte de six mois lorsqu’on lui découvre un cancer du sein. Mais les médecins la rassurent : « Souvent, les patientes pensent qu’elles ne peuvent pas être traitées et poursuivre leur grossesse », explique Christine Rousset-Jablonski, gynécologue au centre Léon-Bérard, à Lyon. « “En fait, si”. La radiothérapie est inconcevable, mais la chirurgie est possible et, après le premier trimestre de grossesse, la chimiothérapie aussi. “Il y a quinze ans, tout le monde était réticent, on pratiquait beaucoup d’IVG, continue le Dr Rousset-Jablonski. Avec le recul, on note que les traitements n’augmentent pas le risque pour le bébé.” » Olivier Tredan, chef du service d’oncologie du centre Léon-Bérard, à Lyon explique en effet que « le placenta est une magnifique barrière contre les produits toxiques. Le bébé naît globalement sans complications, sans anomalies et sans cancer ».
Comme pour Aurélie, 0,2 à 3% des cas de cancers du sein surviennent pendant la grossesse. Même si ces cas restent rares, la fréquence augmente : « Aujourd’hui, les femmes ont des enfants plus tard », continue Barbara Pistilli, « et les cancers du sein surviennent plus tôt qu’avant ». Des situations qui restent difficiles à vivre pour ces futures mères : « Elles nous confient “Je suis dans un processus de vie et je pense à la mort” », rapporte Barbara Pistilli. « Mais on les sent plus combatives. Elles supportent mieux la chimio. Scientifiquement, on ne sait pas trop pourquoi ».
Grazia (19/10/2018)