L’AMP en question

Publié le 30 Jan, 2003

Le Pr. François Olivennes, responsable de l’unité de médecine de la reproduction de l’hôpital Cochin (Paris), revient sur  le terme "acharnement procréatif" utilisé à propos de l’assistance médicale à la procréation (AMP) (cf. revue de presse du 22/01/03).

Il montre que l’AMP est la spécialité médicale assujettie aux règlements et aux évaluations les plus strictes. Quant aux risques d’handicaps pour les enfants conçus par AMP, il rappelle que plus de 90 % des enfants sont normaux dans les études les plus pessimistes. Il regrette que la France ne mette pas plus de moyens dans le suivi de ces enfants. Le véritable problème de l’AMP, qui fait qu’une femme a presque deux fois plus de chance d’avoir une grossesse en Suède qu’en France, se trouve dans le manque de moyens matériels et humains des centres publics.

Pour lui, le défaut de l’AMP réside dans les grossesses multiples dont le nombre est "inacceptable". Il explique que près de la moitié de ces grossesses proviennent de traitements hors fécondation in vitro. Par ailleurs, les pratiques hors FIV (stimulation simple ou avec insémination) ne sont pas évaluées et seraient dix fois plus nombreuses que les FIV. 

Il rejette l’idée qu’on puisse considérer qu’un homme stérile n’a pas le droit d’avoir un enfant au risque que celui-ci le soit également estimant que c’est une forme d’eugénisme. 
Il considère que l’AMP est victime de "savants fous" intéressés par l’argent et la gloire ainsi que de jugements "moraux et religieux". 

Le Figaro (Pr. François Olivennes) 30/01/03

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