L’Amérique et la protection de l’embryon

Publié le 31 Oct, 2004

Les questions relatives à la vie ont fortement marqué la récente campagne électorale américaine ; lors de la seconde rencontre télévisée entre George Bush et John Kerry, les questions de l’avortement et des cellules souches ont été au cœur du débat, des sujets sur lesquels l’opinion américaine est très partagée, certainement l’un des enjeux majeurs de la campagne.

 

Les positions de George Bush ont largement contribué à sa réélection, comme elles inquiètent certains de ses adversaires.

 

Financement limité de la recherche sur les cellules embryonnaires

 

George Bush s’est toujours déclaré opposé à l’utilisation de cellules souches embryonnaires. En août 2001, il a autorisé le financement public de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, en le limitant aux 64 lignées de cellules déjà développées en laboratoires dans le monde.

 

G. Bush a justifié sa décision en affirmant à propos de ces lignées existantes que « la décision sur la vie ou la mort a déjà été prise et que cela permet d’explorer les promesses et les potentialités de la recherche sur les cellules souches sans franchir une ligne morale fondamentale ». Il a affirmé qu’en aucun cas son autorisation ne serait élargie à de nouveaux embryons, en précisant qu’il s’opposerait par tous les moyens, y compris un veto, à une loi qui accorderait un financement fédéral à de nouveaux travaux.

 

Interdiction de tout clonage humain

 

La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a adopté en juillet 2001, le Human Cloning Prohibition Act, interdisant toutes formes de clonage humain, à des fins reproductives ou thérapeutiques.

 

Interdiction de l’avortement tardif

 

En octobre 2003, George Bush a signé la loi interdisant l’avortement tardif ou avortement par naissance partielle, pratiqué au deuxième trimestre de grossesse et au delà, qualifiant ces avortements par dilatation et extraction, de « pratique barbare ». Cette loi fédérale est la première à poser des limites à l’interruption volontaire de grossesse, légalisée par une décision de la Cour suprême, « Roe contre Wade », en 1973.

 

Personnalité juridique du fœtus

 

La loi sur les victimes non nées (Unborn Victims of Violence Act, Public Law n°108-212 du 1er avril 2004) prévoit que si une infraction est commise contre une femme enceinte, le responsable sera poursuivi pour un double délit ou homicide, contre la femme et son fœtus ; elle définit l’enfant non né comme « un membre de l’espèce Homo sapiens, à quelque stade de développement que ce soit, porté dans l’utérus ». 

 

Planning familial : financements gelés

 

L’aide des Etats-Unis fixée à 34 millions de dollars a été gelée en 2002, l’administration Bush voulant s’assurer que le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) ne finançait pas de campagne en faveur des avortements et des stérilisations forcées, notamment en Chine. Le 22 janvier 2001, George Bush  avait déjà annoncé le rétablissement de directives interdisant toute aide financière à des programmes de planning familial dans le monde, promouvant les interruptions volontaires de grossesse comme méthode de contrôle des naissances.

 

Les craintes du planning familial…

 

« Le Monde » rappelle les trois principales raisons d’inquiétude du Planning familial. D’abord la nomination de nouveaux juges à la Cour suprême ; George Bush n’a jamais caché son opposition à l’avortement ; le rapport de force pourrait être inversé et une majorité républicaine pourrait revenir sur l’arrêt « Roe contre Wade » qui a autorisé l’avortement aux Etats-Unis. La seconde inquiétude porte sur l’interdiction faite par la Food and Drug Administration de vendre sans ordonnance la pilule du lendemain. La troisième concerne l’information sexuelle auprès des adolescents pour lesquels l’administration Bush a promu des programmes d’éducation “à l’abstinence seulement”. 

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