L’alimentation et l’hydratation des personnes en état ”végétatif”

Publié le 17 Sep, 2007

Dans un document approuvé par le pape Benoît XVI, la Congrégation pour la doctrine de la foi a jugé qu’il était moralement condamnable de cesser de nourrir et d’hydrater les patients en état "végétatif". Elle précise que l’alimentation et l’hydratation artificielles constituent "un moyen ordinaire et proportionné de maintien de la vie", qui ne doit être interrompu sous aucun prétexte par respect pour la dignité des patients.

Interrogée par les évêques des Etats-Unis, la Congrégation pour la doctrine de la foi a souligné qu’un patient en "état végétatif permanent" a "sa dignité humaine". Lui donner à boire et à manger relève "d’un moyen naturel de maintien de la vie et non pas d’un acte médical".

Le Saint Siège clôt ainsi le cas Terri Schiavo, cette américaine dans un état dit "végétatif" depuis 15 ans (cf synthèse de presse du 3 mai 2005) , morte en 2005 sur autorisation de justice, privée de nourriture par son mari (cf synthèse de presse du 01/04/05). Le Vatican avait alors parlé d’un "vrai et réel assassinat".

La Congrégation pour la doctrine de la foi évoque quelques cas exceptionnels pour lesquels on peut déroger à ce principe, notamment dans certaines régions très pauvres où l’alimentation et l’hydratation ne sont matériellement pas possibles ; "à l’impossible nul n’est tenu".
Même dérogation lorsqu’"en cas de complications, le patient ne réussit pas à assimiler la nourriture et la boisson". "Leur administration devient alors totalement inutile" ajoute le document.
"Enfin on n’écarte pas de manière absolue la possibilité que, dans quelques rares cas, l’alimentation et l’hydratation artificielles puissent comporter pour le patient une excessive pénibilité ou une privation grave au plan physique lié, par exemple, à des complications dans l’emploi d’instruments" fait remarquer le document.

Ces "cas exceptionnels n’enlèvent cependant rien au critère éthique général, selon lequel l’administration d’eau et de nourriture, même par des voies artificielles, représente toujours un moyen naturel de conservation de la vie et non un traitement thérapeutique. Son emploi devra donc être considéré comme ordinaire et proportionné, même lorsque l’état végétatif se prolonge", rappelle le document.

Si l’Eglise condamne l’euthanasie, elle proscrit aussi l’acharnement thérapeutique.

Le Figaro 15/096/06 – Le Monde.fr (Philip Pullella) 14/09/07 – Zenit 14/09/07 – Le Quotidien du Médecin 18/09/07 – BioEdge 20/09/07

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